Était-elle l'Atlantide.
Étude de son emplacement et la raison de sa disparition.
English version.
Platon et l'Atlantide.
N
ous
pouvons, en faisant le lien entre Platon, Cayce et l'Atlantide, nous
faire une meilleure idée de l'Atlantide avec ses habitants et
de l'endroit où elle aurait dû se trouver. Commençons
donc avec Platon.
Platon,
qui vivait à Athènes de 427 jusqu'à 348 ans
avant Jésus Christ, était philosophe grec, disciple de
Socrate. Surnommé le « divin Platon »,
il est souvent considéré comme un des premiers grands
philosophes de la philosophie occidentale. La philosophie
platonicienne se caractérise par son extrême richesse.
On a l'impression qu'il n'y avait pas de problèmes ou de
questions que Platon n'ait déjà soulevées.
Platon s'est tourné aussi bien vers la philosophie politique
que vers la philosophie morale, la théorie de la connaissance,
la cosmologie ou vers l'esthétique. Ses positions sont
encore souvent discutées ou défendues par la
philosophie contemporaine. La caractéristique la plus
évidente des textes platoniciens est qu'ils sont écrits
sous forme de dialogues. Il existe deux approches différentes
de ce fait. La première approche affirme qu'il ne s'agit que
d'une caractéristique extérieure et sans importance sur
les conceptions platoniciennes. La deuxième approche au
contraire, considère que la forme du dialogue est importante
pour la compréhension des textes eux-mêmes et qu'ils ne
constituent pas un simple procédé littéraire.
Platon
avait évoqué l'Atlantide dans deux de ces dialogues,
celui de Timée et Critias. Dans ces deux dialogues, Platon
s'attache à la description d'une cité idéale.
Le philosophe grec poursuit dans ces deux ouvrages un but précis
: démontrer aux hommes de son époque que dans les temps
anciens la Grèce avait été capable de vaincre
des ennemis puissants, commandés par des rois fabuleux. La
première partie est dans le dialogue de Timée, qui est
resté soit inachevé, soit en parti perdu à tout
jamais. La deuxième partie se trouve dans le dialogue de
Critias, où la description de l'Atlantide ne prend qu'une
toute petite partie de l'ensemble de ce dialogue. Ces livres
constituent donc une mise en garde contre une décadence
possible de la cité grecque, pour peu qu'elle abandonne les
principes qui ont fait sa force.
L'organisation
sociale rapportée à Solon par le prêtre égyptien
et narrée par Critias dans le dialogue de Timée :
«
...comment votre cité a-t-elle anéanti jadis une
puissance insolente qui envahissait à la fois toute l'Europe
et toute l'Asie et se jetait sur elle du fond de la mer Atlantique.
Car, en ce temps-là, on pouvait traverser cette mer. Elle
avait une île. devant ce passage que vous appelez, dites vous.
les colonnes d'Héraclès Cette île était
plus grande que la Libye (c'est
ainsi que l'on appelait alors la partie de l'Afrique située à
l'ouest de l'Égypte, l'Afrique du nord donc)
et l'Asie (Le
Moyen-orient actuel)
réunies. Et les voyageurs de ce temps-là pouvaient
passer de cette île sur les autres îles, et, de ces îles,
ils pouvaient gagner tout le continent, sur le rivage opposé
de cette mer qui méritait vraiment son nom (Atlantique).
Car d'un côté, en dedans de ce détroit dont
nous parlons, il semble qu'il n'y ait qu'un havre au goulet resserré,
et de l'autre, au-dehors, il y a cette mer véritable et la
terre qui l'entoure et que l'on peut appeler véritablement un
continent. Or, dans cette île atlantique, des rois avaient
formé un empire grand et merveilleux- Cet empire était
maître de l'île tout entière et aussi de beaucoup
d'autres îles et portions du continent. En outre, de notre
côté, il tenait la Libye jusqu'à l'Égypte
et l'Europe jusqu'à la Tyrrhénie (Italie
occidentale).
Cette puissance entreprit d'asservir votre territoire, le nôtre
et tous ceux qui se trouvent de ce côté-ci du détroit
Mais la puissance de votre cité fit éclater aux yeux
de tous son héroïsme et son énergie. Car elle
l'a emporté- D'abord à la tête des Hellènes
puis, abandonnée par les autres, elle vainquit les
envahisseurs, libéra tous les autres peuples et nous-mêmes
qui habitons à l'intérieur des colonnes d'Héraclès.
Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre
effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et
d'une nuit terribles, toute votre armée fut engloutie d'un
seul coup sur la Terre et, de même, l'île Atlantide
s'abîma dans la mer et disparut. Voilà pourquoi,
aujourd'hui encore, cet océan de là-bas est difficile
et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très bas
que l'île, en s'engloutissant. a déposés... »
Dans
le Critias, Platon apporte des précisions sur l'organisation
du royaume de l'Atlantide. En outre, il précise que les
Égyptiens ont été les premiers à écrire
cette histoire. Que celle-ci ait passé en Grèce, rien
d'étonnant : il y avait des relations constantes entre les
deux riverains de la Méditerranée.
C'est
encore Critias qui parle :
«
Les dieux divisèrent, par tirage au sort, toute la Terre en
lots, plus grands ici, plus petits ailleurs. Poséidon [dieu de
la mer] installa, en certain lieu de cette île, les enfants
qu'il avait engendrés d'une femme mortelle (…) sur une
montagne habitait alors un des hommes qui, dans ce pays-là,
était à l'origine né de la Terre. Son nom était
Événor, et il vivait avec une femme, Leucippe. Ils
donnèrent naissance à une fille unique, Clitô (…)
Poséidon la désira et s'unit à elle. Or, la
hauteur sur laquelle elle vivait, le dieu la fortifia et l'isola en
cercle. À cet effet, il fit des enceintes de mer et de terre,
petites et grandes (…) Poséidon embellit l'île,
il fit jaillir deux sources d'eau, l'une chaude, l'autre froide, et
fit pousser sur la Terre des plantes nourricières de toute
sorte. Là, il engendra et éleva cinq générations
d'enfants mâles et jumeaux. Il divisa l'île Atlantide en
dix parties. L'aîné devint roi, au-dessus de tous les
autres. il fit de ceux-ci des princes vassaux (…) À
tous, il imposa des noms : le plus ancien, le roi, reçut le
nom qui a servi à désigner toute cette île et la
mer qu'on appelle Atlantique, parce que le nom du premier roi fut
Atlas. »
Quant
aux neuf autres frères d'Atlas, premier fils de la première
paire des cinq jumeaux de Poséidon et Clito, leurs noms
déclinent les qualités du peuple atlante :
- Eumélos
(« aux belles brebis »), jumeau d'Atlas ;
- Amphérès
(« bien ajusté des deux côtés »,
en parlant d'un gouvernail) ;
- Évaimon
(« de bonne race ») ;
- Mnéséas
(« qui convoite ») ;
- Autochtonos
(« né de la terre, autochtone ») ;
- Élasippos
(« meneur de chevaux ») ;
- Mestor
(« conseiller », l'une des épiclèses
de Zeus) ;
- Azaès
(« à la peau foncée ») ;
- Diaprépès
(« le magnifique »).
Suit
alors la description matérielle du royaume :
«
Les rois avaient des richesses en telle abondance que jamais sans
doute avant eux nulle maison royale n'en posséda de semblables
et que nul n'en possédera aisément de telles à
l'avenir. L'île leur fournissait tous les métaux durs
ou malléables que l'on peut extraire des mines. En premier
lieu, celui dont nous ne connaissons plus que le nom, l'orichalque
; c'était le plus précieux, après l'or, des
métaux qui existaient en ce temps-là. L'île
fournissait avec prodigalité tout ce que la forêt peut
donner de matériaux propres au travail des charpentiers. De
même, elle nourrissait en suffisance tous les animaux
domestiques ou sauvages. Elle donnait encore et les fruits
cultivés, et les graines qui ont été faites pour
nous nourrir et dont nous tirons les farines. Ainsi, recueillant
sur leur sol toutes ces richesses, les habitants de l'Atlantide
construisirent les temples, les palais des rois, les ports. »
Mais,
comme toujours, après la splendeur de l'été
survient l'automne de la décadence :
«
Pendant de nombreuses générations, les rois écoutèrent
les lois et demeurèrent attachés au principe divin
auquel ils étaient apparentés.. mais quand l'élément
divin vint à diminuer en eux, par l'effet du croisement avec
de nombreux mortels, ils tombèrent dans l'indécence...»
Le
narration de Critias s'arrête là. Nul ne sait si
Platon n'a jamais écrit la suite, où bien si ces écrits
ont été perdus. Il est cependant certain que la
suite, dans laquelle Platon devait détailler la guerre des
Athéniens contre les Atlantes, n'existe pas.
C'est
Cayce qui nous rapporte également le fait que la société
atlante se trouvait en pleine décadence vers la fin. Il est,
selon lui, même question de sacrifices humains, tout comme les
Mayas et Incas le faisaient.
Un
autre aspect intéressant de la société atlante
est qu'une certaine coutume semble avoir été conservée
jusqu'à nos jours. Il s'agit ici d'une coutume, connue de
tous et toutes, que certains et certaines d'entre nous désapprouvent,
et qui se pratique surtout en Espagne et dans le sud de la France :
la corrida. Laseule différence avec la corrida, c'est que
les taureaux sont mis à mort pendant la capture et sur
l'Atlantide après. Les rois atlantes connaissaient en fait
une coutume religieuse, qui consistait à attraper un taureau
parmi un troupeau en semi-liberté afin de lui faire subir un
sacrifice religieux. Nous connaissons d'ailleurs ces mêmes
genres de sacrifices dans l'ancienne Égypte et chez
d'anciennes cultures des indiens de l'Amérique latine.
Ce
que dit Critias à ce sujet:
« ...C’est
dans ce temple qu’ils s’assemblaient tous les cinq ans ou
tous les six ans alternativement, accordant le même honneur au
pair et à l’impair. Dans cette assemblée, ils
délibéraient sur les affaires communes, ils
s’enquéraient si l’un d’eux enfreignait la
loi et le jugeaient. Au moment de porter leur jugement, ils se
donnaient d’abord les uns aux autres des gages de leur foi de
la manière suivante. Il y avait dans l’enceinte du
temple de Poséidon des taureaux en liberté. Les dix
rois, laissés seuls, priaient le dieu de leur faire capturer
la victime qui lui serait agréable, après quoi ils se
mettaient en chasse avec des bâtons et des noeuds coulants,
sans fer. Ils amenaient alors à la colonne le taureau qu’ils
avaient pris, l’égorgeaient à son sommet et
faisaient couler le sang sur l’inscription. Sur la colonne,
outre les lois, un serment était gravé, qui proférait
de terribles imprécations contre ceux qui désobéiraient.
Lors donc qu’ils avaient sacrifié suivant leurs lois,
ils consacraient tout le corps du taureau, puis, remplissant de vin
un cratère, ils y jetaient au nom de chacun d’eux un
caillot de sang et portaient le reste dans le feu, après avoir
purifié le pourtour de la colonne. Puisant ensuite dans le
cratère avec des coupes d’or, ils faisaient une libation
sur le feu en jurant qu’ils jugeraient conformément aux
lois inscrites sur la colonne et puniraient quiconque les aurait
violées antérieurement, qu’à l’avenir
ils n’enfreindraient volontairement aucune des prescriptions
écrites et ne commanderaient et n’obéiraient à
un commandement que conformément aux lois de leur père.
Lorsque chacun d’eux avait pris cet engagement pour lui-même
et sa descendance, il buvait et consacrait sa coupe dans le temple du
dieu ; puis il s’occupait du dîner et des cérémonies
nécessaires. Quand l’obscurité était
venue et que le feu des sacrifices était refroidi, chacun
d’eux revêtait une robe d’un bleu sombre de toute
beauté, puis ils s’asseyaient à terre dans les
cendres du sacrifice où ils avaient prêté
serment, et, pendant la nuit, après avoir éteint tout
le feu dans le temple, ils étaient jugés ou jugeaient,
si quelqu’un en accusait un autre d’avoir enfreint
quelque prescription. Leurs jugements rendus, ils les inscrivaient,
au retour de la lumière, sur une table d’or, et les
dédiaient avec leurs robes, comme un mémorial.... »
Un
autre fait intéressant, c'est que Platon fait allusion à
la façon dont l'histoire, racontée par les prêtres
égyptiens à Solon, furent traduits par ces derniers.
D'après les paroles de Critias, dans les dialogues de Timée,
non seulement le texte, mais aussi les noms, poids et mesures
auraient été traduits en Grec contemporain de Platon.
Ce sont d'ailleurs ces faits que certains scientifiques utilisent
pour défendre leurs thèses dans lesquelles ils
traduisent les chiffres de Platon pour mieux les faire correspondre à
leurs théories. L'exemple le plus souvent cité est la
théorie où l'île de Thera aurait été
l'Atlantide. Là aussi on parvient à prouver que Thera
était l'Atlantide en divisant certains chiffres par dix et
d'autres par cent ou par mille, selon le besoin.
Ce
que dit Critias à ce sujet:
« ...Mais,
avant d’entrer en matière, j’ai encore un détail
à vous expliquer, pour que vous ne soyez pas surpris
d’entendre des noms grecs appliqués à des
barbares. Vous allez en savoir la cause. Comme Solon songeait à
utiliser ce récit pour ses poèmes, il s’enquit du
sens des noms, et il trouva que ces Égyptiens, qui les avaient
écrits les premiers, les avaient traduits dans leur propre
langue. Lui-même, reprenant à son tour le sens de chaque
nom, le transporta et transcrivit dans notre langue. Ces manuscrits
de Solon étaient chez mon grand-père et sont encore
chez moi à l’heure qu’il est, et je les ai appris
par coeur étant enfant. Si donc vous entendez des noms pareils
à ceux de chez nous, que cela ne vous cause aucun étonnement
: vous en savez la cause. »
Nous
voyons donc dans ce petit extrait une petit phrase assez importante,
qui pourrait signifier que l'histoire de l'Atlantide n'est pas
seulement une légende transmise oralement, mais qu'il-y a eu
effectivement un document écrit. Surtout que Critias dit :
« Ces manuscrits de Solon étaient chez mon
grand-père et sont encore chez moi à l'heure qu'il est,
et je les ai appris par coeur étant enfant. ».
Ce qui est remarquable, c'est le fait que Critias avait fait
l'effort d'apprendre ce texte entièrement par coeur, ce qui
pourrait signifier qu'il y avait attaché beaucoup
d'importance.
Nous
ne savons pas à ce jour si ce manuscrit, dont Platon a parlé
par intermédiaire de Critias dans les dialogues de Timée,
existe toujours, ou s'il a été perdu comme beaucoup
d'autres manuscrits anciens.
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